Le 1er mai n’est pas un simple jour férié, c’est la journée internationale des travailleurs, c’est une journée qui commémore l’histoire de la conquête des droits sociaux, c’est une journée de lutte et de revendications qui associe le même jour tous les travailleurs dans le monde.
Cette journée puise ses racines dans une longue histoire marquée d’événements souvent violents comme en 1886 aux États-Unis où les syndicalistes qui se battent pour obtenir la journée de 8h00 choisissent cette date pour appeler à la grève générale à Chicago 80 000 ouvriers manifestent, au 3e jour du mouvement une bombe explose dans les rangs de la police et huit dirigeants syndicaux sont immédiatement arrêtés. Quatre seront pendus et trois seront condamnés à perpétuité dont un se suicidera en prison. A la révision de leur procès tous seront innocentés .
Le Mouvement Ouvrier International décide alors de faire du premier mai, une journée de lutte pour obtenir la réduction du temps de travail à 8h00 par jour sans diminution de salaire.
En 1891, c’est en France que le sang va à nouveau couler le premier mai à Fourmis dans le nord de la France, une véritable tragédie se déroule avec des piquets de grève qui se mettent en place dès 5h00 du matin pour revendiquer entre autres les 8 heures mais aussi la possibilité de créer des bourses du travail et des caisses de retraite. Vers 18h deux cents travailleurs avec dans leur rang des femmes et des enfants font face à un détachement de soldats qui ouvre le feu sur la foule désarmées, 9 personnes dont 5 femmes et 4 hommes trouvent la mort et 9 blessés sont arrêtés, et ils seront condamnés à des peines de prison pour entrave à la liberté de travail.
D’autres premiers mai sanglants marquent l’histoire du mouvement ouvrier En Allemagne en 1929, des travailleurs bravent l’interdiction de manifester, la police ouvre le feu dont 33 morts. En Turquie, en 1977 500 000 personnes manifestent sur la grand-place d’Istanbul, la police ouvre le feu, 37 personnes trouvent la mort et 200 personnes sont blessées.
Si le premier mai est une journée à l’échelle internationale comme nationale qui commémore le passé, c’est aussi une journée d’action syndicale libre et indépendante. Une journée de solidarité où l’on porte les revendications présentes et futures pour les droits qui sont à défendre ou restent à conquérir.
73% de la population mondiale vit aujourd’hui sans aucune protection sociale, dans les pays où elle existe les attaques se multiplient comme les réformes de l’assurance-chômage ou les retraites en France
Cependant les travailleurs unis obtiennent aussi des victoires comme la convention 87 de l’organisation internationale du travail sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical signé en 1948. où le vote en 2019 de la convention contre la violence et le harcèlement au travail. Ce texte oblige les gouvernements qui le ratifient à mettre en place des lois pour éradiquer le travail forcé et les discriminations dans le monde du travail
Si le premier mai est l’occasion de rappeler ces revendications sur l’augmentation des salaires et pensions mais aussi sur les minima sociaux, une vraie politique de l’emploi et de relocalisation des industries des moyens pour le service public ;
Le premier mai est une journée pour défendre les intérêts des travailleurs pour assurer un avenir à chacun pour mettre fin à la pauvreté pour la justice sociale.